Jean-Claude Pittau voudrait que le président Hayat comprenne la situation à demi-mot. Qu'il ne soit plus contraint de dire haut et fort ces choses dont le monde des entreprise du BTP ne parle qu'avec pudeur. Mais le président du tribunal insiste, conscient que les affirmations du PDG de la société Mazzotti pèsent. «Comment faites-vous le lien entre la nécessité de verser des commissions au RPR et l'obtention de marchés publics de la Ville de Paris», questionne Jean-Michel Hayat avec une fausse candeur. Pittau ouvre les mains: «Mais les choses sont claires, la Ville de Paris était gérée par des fonctionnaires d'une majorité de droite, donc...» Pittau joue le jeu, maintient les accusations qu'il a livrées au juge Patrick Desmure. Oui, son directeur commercial, Gérard Quantin, qui n'a pas été cité comme témoin, a remis 340 000 francs en espèces à Louise-Yvonne Casetta, l'ex-adjointe au directeur administratif et financier du RPR. 340 000 francs, soit une partie des 2 % de commissions prévues pour l'obtention de trois marchés de la Ville de Paris. Restent 400 000 francs, jusqu'ici évoqués vaguement par Pittau.
Il est plus de 19 heures quand le patron décide d'aller plus loin. Beaucoup plus loin. «Et ces 400 000 francs restants, qu'en avez-vous fait?», demande le président Hayat. «Je les ai remis à Philippe Dominati pour le compte du Parti républicain.» Stupeur. «Pourquoi n'en avez-vous jamais rien dit?», relance le tribunal. «J'avais physiquement peur du milieu corse, et ce n'est