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Libération

De la prison «pour faire entendre raison à Bové»

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Le tribunal de Millau l'a condamné à trois mois ferme.
publié le 14 septembre 2000 à 4h18

Millau envoyé spécial

Et l'on repart vers un nouveau rassemblement, dans l'Hérault cette fois. José Bové et les neuf démonteurs de McDonald's jugés dans une ambiance spectaculaire le 30 juin à Millau (Aveyron), iront tous devant la cour d'appel de Montpellier

(Hérault) contester leurs condamnations.

Hier, le tribunal correctionnel de Millau a sanctionné le démontage musclé, le 12 août 1999, du fast-food par des amendes et des peines de prison avec sursis à l'encontre des neuf coprévenus de José Bové. Mais il a condamné le porte-parole national de la Confédération paysanne à trois mois de prison ferme pour «destruction en réunion et menace». José Bové ­ qui avait été incarcéré du 12 août au 7 septembre 1999 ­ ne retournera pas pour autant derrière les barreaux. Notamment parce que son appel suspend le jugement d'hier.

«Saccage». Dans sa décision, le tribunal a isolé le leader paysan comme le principal responsable du «saccage» du chantier du McDonald's. En lui infligeant ­et à lui seul­ une peine de trois mois de prison ferme, il a dépassé les réquisitions du procureur de la République qui, le 1er juillet, n'avait réclamé que dix mois de prison, dont neuf avec sursis, à l'encontre de la figure emblématique du combat contre la «malbouffe». En le qualifiant «d'organisateur principal» de la manifestation menée le 12 août 1999 par quelque trois cents producteurs de lait de brebis en colère contre les mesures de surtaxation du roquefort arrêtées par Washington, le tribunal a estimé que