Lyon de notre correspondant

Dans cinq ans, la France découvrira peut-être les autoroutes roulantes. Des convois ferroviaires permettant de transporter des camions complets: remorques, tracteurs et même routiers. Ce mode de transport a permis aux Suisses de soulager en quelques années leurs autoroutes et leurs poumons. La France en parle depuis des années, sans se décider à franchir le pas. Mardi, sur LCI, Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports, a clairement indiqué qu'il avait demandé à la SNCF et à Réseaux ferrés de France d'étudier la possibilité «de mettre des camions sur les trains», entre Dijon et Modane. Une longue distance qui a surpris les spécialistes.

Gageure. En fait, le ministre s'était un peu avancé. Les études, commandées début mai par la France et l'Italie, visent à installer une autoroute roulante dans les Alpes, sur 40 à 50 km. La gageure sera d'augmenter le gabarit du vieux tunnel du Mont-Cenis, mis en service en 1871, et qui ne permet de faire passer que le chargement de 20 % des camions. Les autres remorques sont trop hautes. Près de onze millions de tonnes de marchandises passent pourtant par là chaque année. Mais le passage est saturé. Pour l'optimiser, l'aménagement des voies commencerait au début de la vallée de la Maurienne. Ce n'est pas Dijon, mais cela suffirait à dégager un peu les vallées alpines enfumées.

«Les études seront rendues publiques avant la fin de l'automne, promet Francis Rol Tanguy, directeur général délégué du fret à la SNCF. Mai