Pour Martine Aubry, le «pari» de la lutte contre les exclusions a été tenu. A l'issue du Conseil des ministres, la ministre de l'Emploi a même assuré que les objectifs annoncés en juillet 1998 ont été «dépassés». Une occasion de se réjouir à quelques semaines de son départ du gouvernement, et de contrer les propos du président de la République sur l'élargissement de la «fracture sociale». S'appuyant sur les rapports de l'Inspection générale des affaires sociales et de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, la ministre a égrené les bonnes nouvelles. Au lieu des 38,4 milliards prévus, l'Etat a déjà déboursé 42 milliards de francs en deux ans: 20 pour l'emploi, 8 pour l'action sociale, 7,7 pour la santé et la CMU, 5,6 pour le logement, et 1 milliard pour l'éducation, les loisirs et la culture.
L'effort financier a surtout porté sur l'insertion professionnelle. «En cette période de croissance, c'est inacceptable de laisser des gens au bord du chemin», a rappelé la ministre. Plus d'un million de personnes «durablement éloignées de l'emploi» ont bénéficié d'une mesure d'aide. Le programme «Nouveau Départ», coordonné par l'Anpe, a permis un suivi individualisé de 1,4 million de demandeurs d'emploi. Après un délai de quatre mois, plus de 55 % sont sortis du chômage. Et les trajets d'accès à l'emploi (Trace) ont redonné une chance à 65 000 jeunes de 16 à 25 ans. Enfin, les nouveaux emplois de solidarité ont bénéficié en un an à 44 000 personnes.
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