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Libération

L'infirmière Malèvre sera jugée aux assises

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Elle répondra, en 2001, de l'assassinat de sept patients.
publié le 14 septembre 2000 à 4h18

Le procès aura donc lieu. Et ce sera le plus important jamais ouvert en France, traitant d'une affaire d'euthanasie. Christine Malèvre, infirmière à l'hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a été renvoyée hier matin par la chambre d'accusation de la cour d'appel de Versailles devant la cour d'assises des Yvelines pour l'assassinat de sept de ses patients.

«Ce ne sera pas le procès de l'euthanasie», tempère aussitôt Charles Libman, le nouvel avocat de Christine Malèvre. «Bien sûr, on abordera ces questions philosophiques. Mais nous nous défendrons, d'abord, sur les faits. Car sur les faits, il n'y a jamais eu de lien de causalité démontré entre le comportement de ma cliente et le décès de ces malades en fin de vie.»

Approximation. Et l'avocat d'ajouter, un rien agacé: «Il faut revenir sur terre. On a parlé de quatre, puis de huit, puis de trente morts provoquées. Le chiffre est monté jusqu'à 198 décès, imputables à ma cliente. On est dans l'approximation généralisée. En juin, le parquet général, dans son réquisitoire définitif, avait retenu l'accusation de onze assassinats. Là, il n'y en a plus que sept. Or, des quatre morts sur lesquelles nous venons d'avoir un non-lieu de la chambre d'accusation, Christine Malèvre en avait pourtant reconnu trois. Voyez, insiste-t-il, revenons aux faits.»

Certes... Mais les faits sont complexes, confus surtout. Qu'a fait exactement Christine Malèvre, infirmière modèle dans un service de neuro-pneumologie de l'hôpital de Mantes-la-Jolie, où étaie