Cinq ans de prison pour le chef, quatre ans pour les onze membres de base du commando avec une part de sursis à déterminer. Telles sont les peines requises hier soir par la procureur Irène Stoller, à l'encontre des nationalistes corses qui comparaissent depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir fomenté un attentat contre le golf de Sperone en mars 1994. Une peine qu'elle estime «dans la moyenne», vu les faits reprochés.
Mais avant d'en arriver à cette conclusion, la procureur s'est surtout attachée à jouer les avocats de l'institution judiciaire, quitte à mettre toutes les bizarreries du dossier sur le compte de la police. Six ans pour juger une affaire de flagrant délit? Abandon très rapide des principales charges pesant contre les prévenus? Libération toute aussi rapide des hommes du commando? Irène Stoller repose elle-même toutes ces questions, pour mieux rejeter l'idée que ce dossier judiciaire aurait été, depuis le début, pollué par des interventions politiques.
«Fanfaronnade». «Ces hommes ont vraiment beaucoup de chance, car ils ont obtenu un non-lieu sur les faits les plus graves qui leur étaient reprochés. Et ils continuent à se dire très contents de ce qu'ils ont fait. Ils le revendiquent avec force, gloriole, fanfaronnade», s'indigne Me Jacques Chanson, avocat d'une association d'aide aux victimes du terrorisme, seule partie civile. L'avocat dit avoir appris, en fac de droit, qu'une tentative était constituée dès lors qu'elle avait connu un