Voitures brûlées, parole contre parole sur fond d'imbroglio politico-policier. Depuis un an, un climat empoisonné règne à Meaux, chef-lieu de Seine-et-Marne.
Septembre 1999: deux mineurs de la cité de la Pierre-Collinet sont interpellés par la police et mis en examen pour incendie volontaire contre des véhicules privés. Interrogés par la police, ils accusent des membres de l'office d'HLM de la ville d'avoir commandité ces actes pyromanes. Ils expliquent aux enquêteurs comment «un agent d'ambiance» de l'office les rencontrait régulièrement pour leur proposer des «contrats payés 1 500 F par voiture brûlée». Aveux consignés dans des procès-verbaux par les enquêteurs meldois.
L'affaire est révélée par la presse (le Parisien) au début du mois dernier (lire Libération du 8 août). A l'époque, Jean-François Copé, maire RPR de Meaux depuis 1995 et président de l'office HLM, fait part de son «étonnement» face à «cette information, sortie de nulle part, [qui] relève à mon avis de la manipulation politique type». Immédiatement, le premier magistrat de la ville annonce son intention de porter plainte contre X pour diffamation. Il ne le fait pas. Hier, le maire déclarait toutefois s'en réserver le droit. Aujourd'hui en tout cas, il contre-attaque et accuse le commissariat de Meaux d'avoir fait pression sur les deux jeunes pour qu'ils livrent aux policiers une version des faits mettant directement en cause la mairie.
Fausses dépositions. Pour preuve de ses graves accusations, l'élu fournit un