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Libération

Catherine Mégret, clown d'un jour, française toujours.

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La maire de Vitrolles est poursuivie pour discrimination à propos de sa «prime à la naissance» française.
publié le 16 septembre 2000 à 4h23

Vitrolles envoyée spéciale

Au petit matin, ils ont fait une arrivée digne de 1793. Catherine Mégret, maire de Vitrolles, et son premier adjoint, Hubert Fayard, juchés sur une charrette. Parés de robes rugueuses en toile de bure. Autour du cou, ils portent tous deux une pancarte qui dit: «Coupable d'avoir voulu encourager la famille française». Mais, en fait d'échafaud, c'est simplement le tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence qui les attend. Tous deux doivent comparaître pour discrimination et incitation à la discrimination, conséquence de la création, par Mme le maire, d'une prime de naissance de 5 000 francs, réservée aux enfants nés d'au moins un parent français ou ressortissant de l'UE, habitant depuis au moins deux ans sur la commune de Vitrolles.

Un ton sec. Dans la salle, les militants d'extrême droite peuplent les bancs du public. Au premier rang, Bruno Mégret. Son épouse avance seule à la barre. «Comment la somme a-t-elle été fixée? lui demande le président. C'est une somme importante sur un budget municipal.» «Je n'ai pas à vous répondre», rétorque l'élue. «Combien de naissances donnant droit à la prime aviez-vous prévues?» «Vous vous immiscez dans notre gestion municipale», accuse-t-elle. Le ton est sec, et bien installé. Aux questions les plus simples, Mme le maire refuse de répondre.

Lassé, le président change de chapitre. La questionne sur la «philosophie de cette prime». Là, Catherine Mégret se révèle plus diserte. Il s'agit, dit-elle, en pure conformité