Menu
Libération
Interview

Transfusion: La menace du prion

Article réservé aux abonnés
Après l'expérience sur un mouton , comment évaluer le risque pour l'homme?
publié le 16 septembre 2000 à 4h24

C'est vendredi, dans The Lancet, qu'est parue une étude de chercheurs britanniques révélant avoir réussi, pour la première fois, à transmettre l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) par voie sanguine chez le mouton (Libération de vendredi). Cette expérience marque une étape. Et soulève un grand nombre de questions. Certes, un seul mouton sur vingt a été infecté, mais l'expérience relance néanmoins l'hypothèse de la transmission par voie sanguine du prion. Et repose donc la question de la sécurité sanitaire d'un grand nombre d'actes médicaux, dont la transfusion sanguine ou la greffe d'organes. Face à un risque qui reste théorique, faut-il renforcer le dispositif? Comment être vigilant sans tomber dans l'hystérie sécuritaire? Le directeur général de la santé, Lucien Abenhaïm, analyse la nouvelle situation.

L'étude, parue vendredi dans The Lancet, modifie-t-elle la donne en matière de sécurité transfusionnelle?

Cela fait un certain temps que nous travaillons sur l'hypothèse d'un risque de transmission du prion par voie sanguine. Depuis 1992, exactement. Les autorités sanitaires de l'époque avaient pris des mesures de précaution pour prévenir ce risque théorique, et en particulier, en 1996, l'exclusion de tout donneur qui avait déjà été transfusé. L'étude britannique constitue un argument supplémentaire, mais nous restons dans le domaine expérimental, qui plus est dans le cas d'une transmission sur un mouton. De ce point de vue, cela reste une hypothèse, et on n'a pas une nou