Nice envoyé spécial
Dans un courrier interne, daté du 26 mai 1999 mais révélé au public la semaine dernière, Jacques Peyrat, maire RPR de Nice, affirmait: «Les mosquées, qui sont un lieu de culte, ne peuvent pas se concevoir dans une République laïque.» Deux jours plus tard, l'élu tenait toutefois à rassurer les quelque 40 000 Niçois de confession musulmane en indiquant que la ville «étudierait avec soin tout projet» d'édification d'une mosquée «financé par la communauté musulmane». Le même jour pourtant, dans une autre lettre, publiée notamment par France-Soir, Peyrat refusait une aide à un médecin psychiatre en faveur des réfugiés kosovars: «J'ai suffisamment ma dose de peuplades musulmanes en France, sans souhaiter l'augmenter.»
Prière en silence. C'est pour répondre à ces mots que 300 musulmans ont convergé hier matin vers la place Massena, en plein centre-ville. Il est 11 heures. Au micro, dressée sur un podium rudimentaire, Noria, 30 ans, militante au sein du Collectif des musulmans de Nice. «Notre action nous est d'abord inspirée par respect et par devoir envers tous ces citoyens musulmans qui ont versé le sang pour la liberté de ce pays. Le rôle de tout responsable politique consiste à rassembler et non diviser. Au lieu de paroles d'exclusion, nous attendons des solutions concrètes pour les personnes de confession musulmane. Au nom des principes de liberté auxquels nous sommes attachés, et notamment au nom de la liberté de culte dont la laïcité est un des garants». Pui