Franck Maille est un sportif de haut niveau. Mais à la station du RER Eole de Pantin, ses quatre médailles glanées en natation à Séoul aux Jeux handisports ne lui servent à rien. La marche de 30 cm de haut entre le wagon et le quai reste infranchissable. «Tu ne peux pas descendre du train. Tout seul en fauteuil, tu es bon pour un aller simple vers le terminus dans la pampa. Coincé sur une voie de garage en attendant qu'un homme de ménage te file un coup de main. Vaut mieux pas avoir un rendez-vous à une heure précise.»
Pourtant, Eole est la vitrine de la SNCF en Ile-de-France. La dernière-née des lignes, inaugurée il y a une petite année. Avec deux stations parisiennes et onze arrêts en banlieue. Et à l'entrée de la bouche du boulevard Magenta, le nirvâna pour un homme comme Franck qui siège au comité «accessibilité des structures publiques» de l'APF (Association des paralysés de France). A côté des escaliers traditionnels, trône un vaste ascenseur entièrement vitré. Son accès est suffisamment large pour que le plus encombrant des fauteuils roulant y pénètre. Avant d'arriver sur le quai, un portillon de taille XXL permet à Franck de composter son ticket, à la bonne hauteur. S'il lui prend l'envie de passer un coup de fil, en attendant son train, pas de problème. Les téléphones publics sont placés à 1,30 m du sol, juste ce qu'il faut lorsqu'on est assis. «Pareil pour grimper à bord des trains, c'est super pratique.»
«Le piège». La rame en direction de Villiers-sur-Marne s'arrêt