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Libération

Lang perd face aux journalistes

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Les auteurs de «l'Omerta française» sont relaxés.
publié le 20 septembre 2000 à 4h31

«L'indispensable nécessité de transparence financière de la vie politique doit autoriser les journalistes à soulever des questions relatives au patrimoine des élus, même de manière provocante.» Hier, le journalisme a gagné face à la politique: le tribunal correctionnel de Paris a relaxé les auteurs du best-seller l'Omerta française, poursuivis en diffamation par le ministre de l'Education Jack Lang.

Dans leur livre, Sophie Coignard, journaliste au Point, et Alexandre Wickham, éditeur chez Albin Michel, accusent Lang de s'être approprié, alors qu'il était ministre de la Culture sous Mitterrand, une part des «fonds spéciaux de Matignon».

A raison de 70 000 francs ponctionnés chaque mois sur cette manne destinée aux ministères, les auteurs estiment que le total atteindrait 8,4 millions. «Une hypothèse d'école», ont-ils reconnu à l'audience le 27 juin, faute d'apporter des preuves définitives, compte tenu du caractère secret de ces fonds. Ils s'interrogent aussi sur l'origine de la fortune immobilière des Lang (un appartement parisien de 5 millions de francs et une maison dans le Lubéron de 2 millions) alors que lui était professeur de droit à Nancy et son épouse sans emploi.

Selon l'avocat de la partie civile, «un lien s'établit évidemment» pour le lecteur entre les fonds spéciaux et cette richesse. La 17e chambre a reconnu «la bonne foi» des deux auteurs dans leur recherche «en termes mesurés» de la vérité. Les fonds spéciaux? «Des pratiques choquantes ne pouvant que susciter la