Menu
Libération

Un annuaire européen au rayon des arnaques

Article réservé aux abonnés
Plusieurs victimes françaises ont porté plainte pour escroquerie, faux et usage de faux.
par Cécile de COMARMOND
publié le 21 septembre 2000 à 4h33

Ça a l'allure d'une astucieuse arnaque à l'échelle européenne. Depuis novembre 1999, des centaines de milliers de commerçants, particuliers, médecins, associations, ont été contactés par le Guide européen de la Cité, pseudo-annuaire professionnel où l'on trouve pêle-mêle des publicitaires, des marchands de vin, des auto-écoles, ou des boulangers.

Pression. Tous ont reçu une fiche, sous forme de questionnaire: «Veuillez compléter ce formulaire même si vous ne souhaitez pas souscrire à notre offre.» Au bas de cette feuille, en petits caractères, un bon de commande pour être répertorié dans les trois prochaines éditions de ce guide, contre une somme de 3 497 F par édition, plus 357 F l'exemplaire afin de le recevoir. Certains ont signé sans voir le bon de commande, les autres ont donné leurs coordonnées sans signer, certains n'ont pas répondu. Et tous, quelques mois plus tard, ont reçu une première facture, qui s'élevait à 4 105 F et 70 centimes. Ceux qui n'ont pas payé ont reçu les menaces d'un service de recouvrement baptisé «Legal departement», et des factures de plus en plus élevées, la dernière atteignant 8 018,70 F. De nombreux petits commerçants n'ont pas résisté à la pression, et ont fini par régler la note.

Une des victimes, Eric Claveau, écrivain, a monté un collectif, Non au guide européen de l'arnaque, qui réunit 1 700 personnes (1). Selon leurs estimations, si toutes les personnes sollicitées pour répondre à ce banal questionnaire avaient payé, l'arnaque représentera