Menu
Libération

Passer le bracelet pour sortir de prison.

Article réservé aux abonnés
Quatre sites pilotes vont tester cette alternative à l'enfermement, votée en 1997.
publié le 22 septembre 2000 à 4h36

Loos-lès-Lille envoyée spécial

Dans quelques jours, plusieurs détenus vont quitter leur cellule avant la fin de leur peine. Mais ils seront équipés de montres un peu spéciales. Ce sont les fameux bracelets électroniques, sortes de balises Argos qui permettent de les surveiller à distance. La loi qui prévoit ce mode d'exécution d'une peine est votée depuis décembre 1997; elle a même été complétée lors du vote du texte sur la présomption d'innocence, en juin. Mais le système commence seulement à être testé, sur quatre sites pilotes: les maisons d'arrêt d'Aix-en-Provence et d'Agen, la maison d'arrêt et le centre de détention de Loos-lès-Lille, et le centre de semi-liberté de Grenoble.

Signal d'alarme. «Il était difficile de ne pas s'impliquer», explique Bruno Clément, directeur de la maison d'arrêt de Loos, connue comme l'une des plus surpeuplées: actuellement 790 détenus pour 478 places. «Un théâtre d'expérimentation idéal», dit-il, puisque l'un des buts affichés du placement sous surveillance électronique (PSE) est de contribuer à désengorger les prisons.

A Loos, tout est prêt depuis une semaine: les vingt bracelets et les émetteurs d'alarme ­ des boîtiers noirs qui seront installés au domicile des détenus, branchés sur leur ligne téléphonique. Le tout sera relié à la centrale d'alarme, située dans la maison d'arrêt. Le «placé» est assigné à résidence à certains moments; le reste du temps, il peut vaquer à ses occupations ­ travail, formation, soins. L'ordinateur digère son empl