C'est officiel, et tout le monde applaudit. Hier, Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, a confirmé la création d'un fonds d'indemnisation pour toutes les victimes de l'amiante. Ce fonds recevra une dotation de 2 milliards de francs dès 2001 (lire Libération du 18 septembre).
Le Comité anti-amiante Jussieu (CAAJ) qualifie cette création de «grande victoire pour les victimes de l'amiante... Nous y voyons la reconnaissance officielle de l'existence d'une faute collective à l'origine de leur contamination, et nous nous félicitons des principes retenus pour ce fonds, qui correspondent à nos demandes». L'Association nationale de défense de victimes de l'amiante (Andeva) est, elle aussi, très satisfaite, assurant qu'elle sera néanmoins «vigilante lors du débat parlementaire et à l'occasion de la rédaction des décrets parlementaires».
«Cohérence et justice». Indéniablement, sur ce dossier, Martine Aubry a voulu faire vite. Et en régler les grandes lignes avant son départ du gouvernement. Il y avait urgence, car aujourd'hui ce dossier dérive dans tous les sens. Les procédures de demande d'indemnisation se multiplient dans le désordre. Mais, surtout, le tribunal administratif de Marseille a, pour la première fois en mai, mis en cause l'Etat, «responsable» du décès de quatre employés de chantiers navals, «par retard fautif à édicter des normes plus sévères quant à l'inhalation de fibres d'amiante en milieu professionnel».
«Il fallait mettre un peu de cohérence et de jus