Marseille correspondance
La moralisation du marché de la mort à Marseille a fait une première victime: l'entreprise Moralis dont trois des principaux dirigeants comparaissaient vendredi devant le tribunal correctionnel de Marseille. A leurs côtés, trois agents de la morgue de l'hôpital de La Conception, accusés d'avoir favorisé l'entreprise, soit en la recommandant aux familles des défunts, soit en appelant directement la société dès qu'un décès survenait à l'hôpital, afin qu'elle puisse griller la concurrence.
Selon l'accusation, les agents percevaient de 500 à 1 500 F pour chaque affaire signalée, ainsi que de menus cadeaux (bouteilles d'alcool, boîtes de chocolats, repas au restaurant). Une peine de prison d'un mois avec sursis et 1 000 F d'amende a été requise contre les trois agents. Une peine de huit mois avec sursis et 20000 F ont été réclamés contre leur corrupteur présumé par le procureur Jean-Michel Aldebert.
Cadeaux. L'affaire a débuté en novembre 1999, quand Jean-Marc Benzi, adjoint délégué aux opérations funéraires de Marseille, a dénoncé les «pratiques illicites» de plusieurs sociétés de pompes funèbres de la ville. Lors de l'enquête, les policiers ont recueilli plusieurs témoignages de familles confirmant les méthodes douteuses mises en oeuvre par Moralis pour rabattre les clients. Bruno Nebout, salarié de la succursale de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), est bavard, détaillant les conseils dispensés aux familles des défunts, les coups de fil bienveilla