Les HLM font-elles le tri entre les locataires blancs et les autres? La question, brutale, a squatté le congrès HLM de Bordeaux. Lors de son discours de clôture, Michel Delebarre, le président de l'Union, y a apporté une réponse prudente. Certes, il a publiquement reconnu l'existence de «pratiques discriminatoires». Mais n'y a opposé que la création d'une commission. «Il nous appartient de solliciter des réponses, pour ne pas être mis en position d'accusés. Et, pour cela, je demanderai à quelques personnalités à l'autorité morale indiscutable de nous apporter leur appui pour clarifier le débat et nous aider à proposer des recommandations à l'adresse des pouvoirs publics.» Manière de prendre acte du problème... et de s'en dédouaner.
Nettoyage des fichiers. Cette annonce intervient après plusieurs mois de campagne sur la discrimination en milieu HLM menée par SOS-Racisme. A Metz, en mai, une locataire du parc HLM géré par l'Opac souhaite changer d'appartement. Le formulaire de demande d'échange de logement qu'elle doit remplir comporte un espace réservé pour le «pays d'origine». La locataire, française d'origine turque, s'indigne de cette curiosité auprès de SOS-Racisme, qui s'empare du dossier. Mandaté par le tribunal de Metz, un huissier de justice constate que les fichiers informatiques de l'Opac contiennent bien cette mention «pays d'origine». Après ce flagrant délit de «fichage ethnique», l'association déclare que le même logiciel, Habitat 400, est utilisé par 32 organisme