«Je pense que Jacqueline Mokrycki est à même de conforter tous mes dires.» Il est 5 heures du matin, le 28 juin dernier. Raymond Nentien, l'ex-secrétaire général de la mairie du Ve arrondissement, achève devant les gendarmes une déposition accablante pour Jean et Xavière Tiberi. Au terme d'une garde à vue de vingt-deux heures trente, il est mis en examen et devient aussi le principal accusateur du couple Tiberi dans l'affaire des faux électeurs du bastion du maire de Paris.
Poste clé. Jacqueline Mokrycki, dont Nentien espère le soutien, est une fonctionnaire fidèle du maire de Paris: dès son entrée à la préfecture de Paris en 1971, elle est affectée au secrétariat de Jean Tiberi. Vingt ans plus tard, elle rejoint la mairie du Ve, où elle s'occupe longtemps, aux côtés d'Anne-Marie Affret, mise en examen dans ce dossier, des attributions de logement. Un poste clé, puisque l'enquête pénale démontre que très souvent la délivrance d'une fausse carte d'électeur était liée à l'obtention d'un logement municipal. En 1998, Jacqueline Mokrycki prend du galon et devient la directrice de cabinet de Jean Tiberi. Une fidèle du maire, certes, mais une femme également assez proche de Nentien, qui lui a souvent confié ses inquiétudes à mesure que l'enquête de la justice progressait.
Entendue par les juges le 20 septembre, Jacqueline Mokrycki, mise en examen fin juillet, a décidé de jouer une carte plus personnelle que celle qu'escomptait Raymond Nentien. Sans doute a-t-elle bien retenu la leçon