Sur l'écran géant du tribunal correctionnel d'Evry, qui a jugé hier le gardien de la paix Vincent Przychodzen pour «violences» illégitimes et Hayat el-Alami pour «outrage et rébellion», à Ris-Orangis, la présidente passe et repasse l'illustration par l'image de la brutalité du policier sur la femme en colère. La salle est comble: policiers de banlieue en polos ou chemisettes, jeans délavés, chaussures de sport. La bande-son de la vidéo, filmée par Julien, du haut de son balcon, raisonne dans la salle d'audience. Le témoin de la scène parle tout haut en filmant. «V'là un poulet qu'on aimerait bien bouffer; fils de pute.» A ce moment-là, on entend le chef de patrouille Przychodzen vociférer. «Ah, ah, ah, c'est quoi ce truc-là, tout le monde contre la voiture.» Il contourne ses deux coéquipiers qui essaient de s'interposer, se précipite sur la conductrice El-Alami, la pousse violemment contre la portière. Bruit de menottes sur la carrosserie, cris stridents de femmes et nouveau commentaire du vidéaste: «J'ai la K7, on vous a en flag, bande d'enculés.» Sur l'écran, le policier se frotte la main et lance d'un ton supérieur «La loi, c'est moi. Pas de chance.»
«Agression physique». Sur le banc des prévenus, Vincent Przychodzen, 33 ans, vient de perdre de sa superbe au visionnage. Un peu auparavant, costume gris rayé, chemise bleu nuit, visage émacié et rouflaquettes, le policier a tenu la dragée haute au tribunal et a même invoqué un état de légitime défense à une «agression physiqu