Deux mois après l'accident du Concorde d'Air France, le BEA (Bureau enquêtes-accidents) instruit toujours son enquête technique, avec pour principale base de travail la certitude qu'une pièce métallique perdue par un DC10 de la compagnie américaine Continental Airlines est à l'origine d'une réaction en chaîne ayant conduit à la catastrophe, après l'éclatement d'un pneu du Concorde au moment du décollage. En parallèle, le dossier juridique prend de l'épaisseur. Hier, la compagnie française a révélé avoir assigné Continental Airlines devant le tribunal de commerce de Pontoise, le Val-d'Oise étant le département où s'est produit l'accident du 25 juillet qui a coûté la vie à 113 personnes.
Cette action se fonde sur un article de l'aviation civile, qui pose le principe de la responsabilité d'un transporteur aérien pour les «objets» qui tombent de ses avions. Cette délicate affaire est suivie par les assureurs d'Air France, lesquels sont regroupés au sein de La Réunion aérienne (Mutuelles du Mans Assurances, CGU-France, Groupama et Generali France), les coassureurs de la compagnie française sont AGF (30 %) et Axa (20 %). Le but d'Air France, qui a donné son accord à ses assureurs pour lancer cette action, est d'obtenir le remboursement de toutes les dépenses que la compagnie a dû ou devra consentir pour les différentes indemnisations. Air France a déjà versé aux ayants droit de chaque victimeune avance de 140 000 francs, mais il est évident que l'indemnisation globale, qui reste à