Strasbourg
de notre correspondante
Jean-Louis Berger, 53 ans, professeur certifié de lettres classiques au collège de Lemberg (Moselle), a été condamné hier par la cour d'appel de Metz à un an de prison avec sursis pour avoir tenu, en avril 1999, des propos négationnistes devant 39 élèves de troisième. L'enseignant avait été condamné le 15 mai dernier à dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Sarreguemines (Libération du 21 mars et du 16 mai 2000). Il avait fait appel. Hier, les magistrats messins ont alourdi la peine, conformément aux réquisitions du ministère public.
C'est l'une des toutes premières fois qu'en France un enseignant est condamné en vertu de la «loi Gayssot», qui réprime les propos racistes, antisémites ou négationnistes. Jean-Louis Berger, candidat du Front national lors des élections législatives de 1997, risque la radiation définitive de l'Education nationale. Suspendu de toute fonction d'enseignement depuis le 31 mai 1999, il a continué néanmoins à percevoir son salaire dans l'attente de la décision de la justice.
L'affaire commence le 30 mars 1999. Les collégiens de Lemberg assistent à la représentation d'une pièce de théâtre, Mon ami Frédéric, tirée d'un roman de Richter: dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, un enfant juif est persécuté à cause de ses origines. Quelques jours plus tard, leur professeur de français entreprend de «rectifier» le contenu de la pièce. Il assure, entre autres choses, que «les chambres à gaz servaient