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Libération

Petits arrangements avec la vie

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Le comité d'éthique ne condamne pas l'euthanasie pour les prématurés.
publié le 28 septembre 2000 à 4h49

En médecine, c'est une des situations les plus délicates, un de ces moments sans équilibre où les repères se perdent. Les spécialistes en néonatologie y sont confrontés. Que faire? Donner la mort à ce nouveau-né, à ce «grand prématuré» de 33 semaines, vraisemblablement atteint de graves troubles neurologiques? Faut-il refuser la mort à tout prix et parier sur une vie hypothétique, lourdement handicapée?

La loi et les pratiques. C'est peu dire que la tâche du Comité national d'éthique, rendant publiques, hier, ses «réflexions éthiques autour de la réanimation néonatale», était délicate. Entre la loi et les pratiques, entre la décision des uns et le malheur des autres. De fait, même si les sages se refusent à donner des recommandations explicites ­ «nous ne sommes pas là pour édicter un guide de bonnes pratiques» ­, ils prennent parti. Et ainsi ils ne condamnent pas les pratiques de transgression de la loi. A l'instar de la position qu'ils avaient prise au printemps dernier, en laissant la voie entrouverte à la possibilité d'une «exception d'euthanasie», les sages comprennent le choix de certaines équipes. «Dans des situations très particulières, et en dernier lieu...» Et ils notent: «C'est le responsable de l'équipe médicale qui devra être l'exécutant de la décision, qui, malgré tout, restera une transgression de la loi imprescriptible du respect de la vie.» Mais les sages se veulent modestes. «La situation est dramatique, et quelle que soit la réponse, elle est, elle aussi, d