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Libération

Stéphane, profession «bouche-trou»

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Trois années à changer d'établissements et de matières.
par Agnès MOREL
publié le 28 septembre 2000 à 4h49

Stéphane travaille, mais ne peut pas trouver un logement. Son statut de vacataire lui interdit en effet de se voir accorder un prêt et un contrat de location immobilière. «Heureusement, ma compagne travaille dans l'administration», reconnaît le jeune enseignant de 27 ans. Retour sur ses trois années de «bouche-trou» dans l'enseignement.

Sitôt sa maîtrise d'AES (administration économique et sociale) obtenue, en 1997, il répond à une annonce du rectorat de Créteil, à l'ANPE. Le lendemain, il enseigne les sciences médico-sociales à des lycéens techniques de Montreuil, à raison de 18 heures par semaine. A la fin de sa vacation (200 heures non renouvelables), il est embauché comme maître auxiliaire pour 9 500 F par mois. «C'est moins bien payé, mais on est censé avoir la sécurité de l'emploi.» Puis il enseigne un an dans un lycée de Drancy. Mais à la rentrée 1998, aucun poste ne lui est proposé. «J'ai fait le forcing, car je savais qu'il y avait des postes vacants. J'ai mis un mois à retrouver mon poste précédent. Entre-temps, on m'avait proposé un poste de biologie en LEP alors que je n'y connais rien!» Mais ce mois d'arrêt lui vaut de se retrouver de nouveau vacataire. Au bout de ses 200 heures, il signe un CDD d'un mois. Professeur contractuel, il perçoit 9500 F. Puis il est repris pour les six mois restants. «Le rectorat était bien le seul à ne pas savoir que la collègue que je remplaçais pour congé maternité avait pris un congé parental!» Finalement, pour une même année scola