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Interview

«L'égalité n'est pas l'uniformité»

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Jean Hauser, de la faculté Montesquieu:
publié le 29 septembre 2000 à 4h51
(mis à jour le 29 septembre 2000 à 4h51)

Jean Hauser est professeur de droit à l'université Montesquieu de Bordeaux. Il explique son opposition à un mariage homosexuel.

Pourquoi n'êtes-vous pas favorable à l'ouverture du mariage aux homosexuels?

Ceux qui soutiennent cette initiative sont ceux qui tentent de vider le mariage de son sens depuis longtemps: ils demandent le divorce sans juge, la fin du divorce pour faute.. Si on va au bout de leurs théories, le mariage sera encore moins qu'un contrat ordinaire. Inventer un vrai statut, à côté du mariage, serait plus gratifiant.

Il y a le Pacs. Mais eux revendiquent l'égalité, c'est-à-dire la possibilité de choisir entre le Pacs et le mariage...

L'égalité n'est pas l'uniformité, et l'égalité ne passe pas nécessairement par le mariage. Si le Pacs n'a pas fourni les réponses pratiques qui s'imposaient, ce n'est pas la faute des juristes. Je déplore ce qui m'apparaît comme un clonage du mariage, qui est révélateur ­ comme toute imitation ­ d'une absence de personnalité propre. L'assimilation des homosexuels au mariage nécessitera une adaptation et créera une «sous-catégorie».

Pourquoi?

Pour les trois quarts des homosexuels, les obligations du mariage apparaîtront insupportables, car, bien entendu, il ne s'agira pas de dire je prends ce qui m'avantage et je laisse le reste. Le mariage est un tout, personnel et patrimonial, sa rupture n'est pas celle du Pacs. Comment croire qu'on pourra leur appliquer le droit de la filiation, com