Toulouse de notre correspondant
«Je suis innocent, in-no-cent.» Avec son bas de jogging gris, Jacques Viguier est prier d'accélérer le pas par les deux policiers qui l'encadrent. Lui-même n'a pas l'intention de s'éterniser sous le flash des photographes. Mais il voudrait encore clamer son fait. Soupçonné du meurtre de sa femme Suzy, Jacques Viguier n'est en tout cas pas passé inaperçu en arrivant rue des Corbières, à Toulouse. Extrait de sa cellule de la prison Saint-Michel, il a été conduit sur les lieux de la reconstitution vers 10 heures pour une «vérification technique».
Dénégation. Les rideaux de la maison sont tirés. Les avocats de la défense économes de commentaires. Derrière
Me Georges Catala, Me Henri Leclerc se contente de nier de la tête à l'attention des journalistes. La présence du président honoraire de la Ligue des droits de l'homme dans ce dossier peut surprendre. Sauf à considérer que le suspect numéro 1 n'est autre que le vice-doyen de la faculté de droit de Toulouse lui-même. Jacques Viguier, 43 ans, a quitté ses étudiants et son amphi pour la prison au mois de février dernier. Ses explications concernant la disparition de sa femme n'ont en effet pas convaincu les enquêteurs de la brigade criminelle. Le professeur de droit a d'ailleurs fortifié son langage en changeant de milieu: «Les policiers sont des nazes...», lâche-t-il ainsi en fin de phrase avant d'être poussé à l'intérieur.
La «vérification technique» a, entre autres, tourné autour de la machine à lave