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Libération
Reportage

Guigou à la rencontre des jeunes perdus

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La ministre de la Justice visitait hier le Centre de placement immédiat de Savigny-sur-Orge.
publié le 4 octobre 2000 à 5h02

Ils devaient être huit à recevoir la visite d'Elisabeth Guigou, hier matin. Huit mineurs en délicatesse avec la justice et confiés au Centre de placement immédiat (CPI) de Savigny-sur-Orge (Essonne) par divers tribunaux de la région parisienne. «Faits d'extorsions de fonds en bande organisée, de vols avec violence», dit par exemple la fiche de B., 17 ans. «Alternative à l'incarcération suite à une interpellation en mai 2000 pour attouchement et viols sur mineurs de moins de 6 ans», indique celle de S., 14 ans, qui a déjà fait divers séjours en hôpitaux psychiatriques. Pour J., 17 ans, il s'agit de «viols en réunion et vols avec violence et détention d'arme». Tandis que L. se distingue: «cambriolage de la résidence d'un ancien ministre et du médiateur de la République».

Mais ils n'étaient plus que trois pensionnaires, à l'arrivée de la ministre de la Justice. Trois jeunes avaient fugué pendant la nuit; un autre était rentré dans sa famille, le temps de son jugement; et S. avait dû être de nouveau hospitalisé d'urgence dans un service psychiatrique. Visiteurs prestigieux ou pas, la vie du centre continue, avec ses drames quotidiens.

«C'est très dur», constate la ministre, encore troublée par son échange avec l'un de ces jeunes «complètement muré» qui ne lui a pas décroché un mot mais a quand même consenti à lui serrer la main, au moment du départ. L'équipe du centre ­ 17 personnes dont 9 éducateurs et une psychologue ­ explique que ces enfants en jachère doivent réapprendre à se