Lyon de notre correspondant
Les municipales s'annoncent compliquées pour Henry Chabert, candidat à la mairie de Lyon. A six mois du scrutin, la juge d'instruction Liliane Pasinetti vient de renvoyer le député RPR devant le tribunal correctionnel, pour recel d'abus de biens sociaux. Il aurait notamment bénéficié de travaux sous-évalués dans sa résidence secondaire. Le procès, attendu pour décembre, concerne des faits qui remontent à 1993.
Henry Chabert est alors député européen, adjoint au maire de Lyon (Michel Noir) et propriétaire d'une résidence dans la Drôme. Une fermette, acquise en août 1992, pour 575 000 F. D'après l'ancien propriétaire, la masure était dans un piteux état, Henry Chabert décide donc de la faire restaurer. Il choisit un entrepreneur, Marcel Billon, qui, d'après lui, «avait l'avantage d'être un ami, d'être proche du chantier, et de n'avoir jamais travaillé pour la ville de Lyon». En revanche, l'entrepreneur travaillait pour des sociétés d'économie mixte contrôlées par la municipalité, dont l'adjoint à l'urbanisme était Henry Chabert. Pour refaire sa maison, celui-ci obtient un vrai prix d'ami. Un forfait de 400 000 F. Une formule qui, pour la justice, pourrait camoufler un cadeau. Selon les deux expertises réclamées par la juge d'instruction, le montant des travaux s'élèverait en effet à 630 000 F pour l'une et 1,1 million de francs pour l'autre. Des sommes dont la défense dénonce l'«extravagance».
Engagement. Marcel Billon reconnaît que les travaux ont ét