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Libération

Le silence des cocommerciaux

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Les responsables du Gifco restent évasifs sur leurs liens avec le PCF.
publié le 4 octobre 2000 à 5h02

Il y a des mots qui brûlent les lèvres. On ne dit pas communiste, mais «de gauche», suivi de «mais pas exclusivement de gauche». Pudeur élémentaire pour évoquer le «fonds de commerce» du Gifco, bureau d'études proche du PCF chargé de porter la bonne parole de la Compagnie générale des eaux (rebaptisée Vivendi) auprès des municipalités. Hier, au deuxième jour du procès, les dirigeants de la Sicopar (filiale du Gifco spécialisée dans la distribution d'eau, qui a encaissé l'essentiel des 19 millions de francs versés par la CGE) ont parfaitement rempli leur rôle. Muets sur leurs liens avec le PCF, évasifs sur leurs relations avec les élus locaux, mais intraitables sur la qualité de leur travail («un vrai métier») qui n'a évidemment rien à voir avec le trafic d'influence.

Un point élémentaire est enfin évacué. Jacques Grosman, feu le président fondateur du bureau d'études, était bien membre du PCF. «Il était juif, polonais et résistant en 1940. Avec ça, s'il n'est pas communiste...» Grâce à Me Jean-Pierre Versini Campinchi, avocat du Gifco, on peut passer aux choses sérieuses: pourquoi la CGE faisait appel à ses services. «Il faut aller chercher les marchés là où ils existent, résume Jacques Wust, commercial chez Sicopar. Les mairies de droite avaient déjà délégué au privé la distribution de l'eau. Les mairies communistes, par philosophie, sont plus réticentes à déléguer leurs services publics.»

Simple réunion. Le 3 juin 1991, Robert Hue avait reçu ces drôles de commerciaux dans so