Hall 4 allée A
emplacement 106
Son Caméscope numérique est tout neuf. Et Grégoire lui offre sa première sortie. Il a déjà mis en boîte la nouvelle Porsche, «la Carrera GT. Difficile, beaucoup de monde autour». La Ferrari 550 Spider aussi, «encore pire». Son nouvel objectif: un tout petit stand, sans fioritures. Juste deux costauds à l'entrée. Derrière eux, trois voitures alignées: une berline Silver Seraph, un coupé du même tonneau et un cabriolet Corniche, les modèles Rolls-Royce du moment. A côté des énormes autos, pas d'étiquettes, pas de prix. Mais deux grooms, plumeau à la main, chargés d'épousseter les carrosseries. «J'en connais qui paieraient pour faire ce boulot», dit Grégoire. «J'aimerais bien les toucher, quand même, et m'installer à bord. Ça doit sentir bon.» Il ne tente même pas de négocier l'accès au stand et se contente de chercher un bon angle pour filmer les merveilles. Pour lui, une Rolls, «ça ne doit pas changer, sinon ce n'est plus une Rolls». Il est content des nouveaux modèles, même si les optiques «font un peu japonaises». Il essaie de se pencher, pour voir le tableau de bord, «le cuir Connoly, la loupe d'orme». Il récite la fiche technique. D'autres se joignent à lui, qui rectifient ou complètent, qui filment ou photographient, eux aussi. Aucun ne s'est jamais assis dans une voiture de ce prix, «1 585 000 F». Un garçon l'a dit très vite, avant les autres. Il a tenté de pénétrer sur le stand, poussé par les copains qui se sont cachés. «On ne m'a pas jeté