Jacques Chirac a tapé dans le mille: la famille d'abord, la sexualité des jeunes filles ensuite. «La préservation du lien entre enfants et parents est primordiale», a-t-il fait savoir, hier, en Conseil des ministres, en réponse au projet de loi relatif à l'IVG. Le Président ne s'oppose pas à l'allongement du délai légal à 12 semaines. Mais sur les mineures, il a senti le coin politique à enfoncer. Martine Aubry ne sera plus de ce gouvernement pour défendre une mesure qui lui pose problème et gêne la majorité.
Il y a un an, elle était la première à relever le paradoxe législatif qui donne la possibilité à une mineure de poursuivre une grossesse sans l'avis et même contre l'avis de ses parents, alors qu'ils peuvent s'opposer à une IVG. Au printemps dernier, elle accusait les féministes, favorables à la suppression de cette autorisation, de vouloir «détruire la famille». En partance pour Lille, la ministre juge préférable de faciliter «la consolidation des liens familiaux».
Secret. Dans sa réforme, l'autorisation reste la règle. Toutefois, «pour une jeune fille qui dit ne pas pouvoir obtenir l'autorisation, le médecin devra prendre le temps du dialogue afin de voir s'il n'y a pas moyen de la convaincre qu'il serait mieux, pour elle, que ses parents l'accompagnent. Si elle persiste dans son souhait de garder le secret, ou si elle ne peut obtenir l'accord de ses parents, son seul consentement emportera la décision. Elle choisira un adulte pour l'accompagner». Comme le relèvent les