Des soupçons graves de détournement de dizaines de millions de francs pèsent sur plusieurs associations d'aide aux handicapés, et deux placements en détention ont d'ores et déjà été décidés à Paris le 14 septembre. Cette affaire, révélée hier par le Figaro et confirmée de source judiciaire, concerne le Cesap, le Comité d'études et de soins aux polyhandicapés, et le Creai d'Ile-de-France (Comité régional pour l'enfance et l'adolescence inadaptée).
Une information judiciaire a été ouverte au début de l'année par le parquet de Paris, à la suite d'une dénonciation des douanes et de Tracfin, la structure de lutte antiblanchiment. Tout démarre par un banal contrôle douanier en 1997. Jean-Luc Perrin, directeur adjoint du Cesap, voit sa mallette fouillée. Des documents financiers sont saisis: ils montrent que le Cesap, grosse institution qui gère 22 établissements spécialisés d'accueil des handicapés physiques et mentaux, s'est lancé dans des opérations financières douteuses, via la Suisse et une fiduciaire. La juge Evelyne Picard est saisie pour abus de confiance et blanchiment. Parallèlement, la direction régionale des affaires sanitaires et sociales conforte le dossier.
Au centre de l'instruction, on trouve un personnage qui bénéficiait jusqu'alors d'une bonne notoriété, «avec de véritables qualités humaines», selon un ancien collaborateur: Jean-Pierre Martinez, directeur général du Cesap et président du Creai.
Trois volets principaux structurent ce dossier. L'investissement des fon