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Libération

«Scream» et châtiment des bouchers

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Une «voix» aurait ordonné à un adolescent de tuer ses parents.
publié le 6 octobre 2000 à 5h06

Lebetain (Territoire de Belfort) envoyé spécial

Il paraît moins que ses 15 ans, visage imberbe et boutonneux, corps fluet. Depuis quelques jours, Frédéric (1), interné en hôpital psychiatrique, parle. Sans remords, sans regret, aux gendarmes il parle de sa vie, de son chat, de son école où il aimerait bien retourner, de son «besoin d'air pur» aussi. De ses parents enfin. Lundi 25 septembre, il les a tués tous les deux, dans leur sommeil, à coups de couteau. Plus d'une trentaine portés contre chacun dont certains post mortem, à la gorge, sur le buste, les jambes et les bras. Aux enquêteurs qui l'ont interrogé, il a expliqué avoir agi sur ordre d'une «voix» qui lui disait de tuer.

Vie ritualisée. Ses parents, Olivier, 43 ans, et Catherine, 38 ans, habitaient Lebetain, un village à une trentaine de kilomètres de Belfort et tenaient la boucherie de Delle, la commune voisine. Un commerce, fondé par le grand-père d'Olivier, et connu dans la région. On venait même s'y approvisionner depuis la Suisse proche. Aujourd'hui, le commerce est fermé et les rideaux sont baissés, ne laissant entrevoir que les bouquets de fleurs déposés par des amis.

Enfant, alors que ses parents passent week-ends et vacances derrière le comptoir, Frédéric va chez sa grand-mère, à quelques mètres de là. Plus grand, il reste chez lui. Et apprend à se débrouiller seul. Tous les matins à 5 heures, alors que ses parents dorment encore, il se lève, descend à la cuisine et prépare son petit-déjeuner. Un bol de chocola