Toulouse
de notre correspondant
L'ordre de paiement est tombé lundi dans la boîte à lettres de la Antje, du Margouillat et de la Fleurette: ces habitants du boulevard Montplaisir, à Toulouse, ont jusqu'au 10 octobre pour s'acquitter de leurs trois ans de retard de loyer. Sans quoi, ils ne seront plus autorisés à se garer sous le pont des Demoiselles. Les péniches toulousaines du canal du Midi sont en effet en conflit ouvert avec les Voies navigables de France (VNF), qui ont revu à la hausse les redevances de stationnement pour ces bateaux qui servent de maison.
Enfer urbain. Le droit d'amarrage se calcule au mètre linéaire. La péniche hollandaise de Jean-Marie Jolivet fait 26 mètres de long. «Jusqu'en 1997, il m'en coûtait 6 000 F annuels pour stationner à cette adresse», explique ce psychosociologue à la retraite. Il n'a plus rien payé depuis. Le nouveau mode de calcul des VNF a d'abord multiplié le montant de la redevance par trois en 1997. Puis, face à la contestation, seulement par deux en 1999.
Jean-Marie Jolivet n'est pas convaincu que son emplacement vaille tout d'un coup 12 000 francs à l'année: «Nous ne sommes même pas au centre ville, objecte-t-il très sérieusement. Il y a une grosse circulation automobile sur le pont et le chemin de fer à côté. Et nous n'avons ni l'évacuation des eaux usées ni le ramassage des ordures ménagères.» L'enfer urbain décrit par Jean-Marie Jolivet est effectivement à un quart d'heure du coeur de la ville par la piste cyclable qui rase les pé