Einstein disait: «Si l'abeille venait à disparaître, l'espèce humaine n'aurait que quatre années à vivre.» Le 25 octobre, des dizaines de convois de ruchers convoleront de toute la France pour finir leur voyage à Commercy (Indre-et-Loire), au pied des murs de l'une des usines de Bayer. Ce jour-là, la FNSEA sera au côté des apiculteurs pour demander l'interdiction de tout enrobage de semences avec de l'imidaclopride et la révision des procédures d'homologation.
Recours. Ils ont, en parallèle, introduit un recours auprès du tribunal administratif contre le ministère de l'Agriculture, et plus particulièrement le service de la protection des végétaux habilité à délivrer les homologations, peu pressés de communiquer aux apiculteurs le dossier du Gaucho. Ce dernier a fini par arriver, après intervention du cabinet du ministre. «Après six ans de combat, on a compris que la science n'est malheureusement pas le seul instrument du droit», explique Henri Clément, président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf). Pour Maurice Mary, apiculteur à Chezelles dans l'Indre, l'affaire commence en 1994. Les agriculteurs ont alors massivement recours au Gaucho pour traiter le tournesol. Très vite, avec d'autres apiculteurs, il acquiert la certitude que ce nouveau produit sème la mort dans ses ruches.
Menaces. Il alerte le ministère et fait procéder à des analyses. L'industriel les conteste, mais l'apiculteur tient bon. Bayer propose alors de le rencontrer. Devant son refus, le labor