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Libération

Toute première fois

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publié le 9 octobre 2000 à 5h10

Terrasse D4

David ne veut pas y aller. «Pas dans une Clio, c'est trop pourri.» Mais son père l'a forcé. Alors il fait la queue devant le guichet d'inscription à la conduite accompagnée. Enjeu: trois petits tours d'un circuit

ultra-balisé, avec quelques feux, des stops et des bacs à fleurs. Alignées, des Renault Clio, Citroën Saxo et Peugeot 206 attendent les conducteurs novices. Sur le siège passager, un moniteur est chargé d'initier les jeunes

de 16 à 18 ans qui, la plupart du temps, n'ont jamais pris le volant. Comme David, 17 ans, dont le père refuse de lui laisser conduire l'auto familiale. «Pourtant, c'est une bouse. Une Renault 21 de douze ans. Mais il la bichonne terrible. Il ne me laissera pas la toucher avant que je sois inscrit à la conduite accompagnée.» Mais pour cela, il doit avoir le code en poche. Après, jusqu'à l'obtention de son papier rose, il pourra conduire la R 21, à condition que son père soit assis à ses côtés.

Après une demi-heure d'attente, David a réussi à décrocher une place dans la 206, «c'est déjà mieux que la Clio». Présentations, père, fils, moniteur, tout le monde s'installe. David démarre. Et cale. Le formateur explique l'embrayage, l'accélérateur et la coordination des deux. David redémarre et cale encore. «Super dur.» Sur la banquette arrière, son père savoure et s'en ouvre au moniteur. «Il croit qu'il sait tout faire mieux que tout le monde.» David entend, et complète: «Sauf que ta 21 a l'embrayage tellement usé que ça démarre tout seul.» Sile