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Libération

Des terrains publics promis au privé.

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La Cogedim devrait acheter le site de l'hôpital Laennec.
publié le 11 octobre 2000 à 5h15

C'est un lot de premier choix. Les terrains libérés par les trois hôpitaux parisiens, Laennec, Boucicaut et Broussais, qui vont progressivement fermer leurs portes pour être transférés dans le nouvel hôpital européen Georges-Pompidou, attisent les convoitises. Le site de Laennec est déjà promis à la Cogedim, un promoteur spécialisé dans l'ultrarésidentiel, pour un montant de 520 millions de francs. Et cet arrangement commence à susciter une polémique dans la capitale, sur fond de campagne municipale.

Cette cession doit être soumise au vote du conseil d'administration de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) le 20 octobre. Elle est l'aboutissement d'un appel d'offres international, auquel ont répondu neuf opérateurs immobiliers. La Cogedim aurait fait la meilleure offre. Mais l'argent n'est pas tout. Laennec est situé au coeur du VIIe arrondissement, le secteur le plus bourgeois de la capitale. L'aménagement de cette emprise foncière de 3,8 hectares comportant de nombreux bâtiments relève de la politique urbaine, estiment certains élus parisiens, et ne peut être le fait d'un promoteur.

Des élus de gauche, notamment les communistes, estiment que ces terrains devraient être prioritairement réservés à la construction de logements sociaux inexistants dans le quartier, ou à des équipements d'intérêt collectif. Beaucoup se plaignent de la gestion «discrète» de ce dossier par l'AP-HP et d'un déficit d'information et de concertation. «On a commencé à discuter avec l'AP-HP pou