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Libération

La menace de moyens coercitifs.

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Dans la ligne de mire: l'impôt sur la fortune des résidents français et le casino.
publié le 11 octobre 2000 à 5h15

Les autorités monégasques avaient bien compris, depuis la publication du rapport de la mission d'enquête parlementaire en juin dernier, que leurs petites affaires financières agaçaient. Animée par Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, la mission avait qualifié la principauté de «territoire complaisant», à l'égard du blanchiment d'argent et autres facilités de dissimulation de l'argent sale. C'était en juin. Mais l'inquiétude n'est devenue forte qu'à la réception, en fin de semaine dernière, de deux nouveaux rapports: le premier ­ sur les relations économiques et financières ­ émane de la Direction du Trésor. Le second, sur le volet juridique et judiciaire, a été préparé par la Direction des affaires criminelles et des grâces, au ministère de la Justice. Les lacunes monégasques y sont pointées, mais surtout le gouvernement affiche sa volonté de prendre le relais des parlementaires et d'obtenir un certain nombre de concessions de la Principauté. Monaco reste l'un des paradis fiscaux du territoire européen, où les trusts et les fiduciaires ­ refuges de l'argent sale ­ restent opaques et permettent de masquer, derrière des gérants de paille, les propriétaires réels de fonds, où le produit de la fraude fiscale s'abrite.

Mélange des genres. Le gouvernement est donc, avec ces deux nouveaux rapports, entré dans une phase de «clarification». Côté justice, on s'inquiète de l'osmose entre certains magistrats français trop longuement en poste à Monaco et le pouvoir. La garde des Sceaux