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Libération

Quarantaine pour la pharmacie coqueluche des Américaines.

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L'officine honorait des ordonnances faites à l'étranger.
publié le 11 octobre 2000 à 5h15

«British and American Pharmacy». Près de l'Opéra, à Paris, l'officine affiche son côté résolument polyglotte et accueillant pour les touristes qui hantent le quartier. Mais les époux Feldman, qui exercent depuis plus de trente ans, n'imaginaient pas que leur pharmacie allait atteindre une telle renommée outre-Atlantique. Ni que cette notoriété soudaine allait leur attirer les foudres de l'industrie pharmaceutique et des instances disciplinaires de leur profession. En février 1999, le conseil régional d'Ile-de-France les a sanctionnés pour avoir honoré des ordonnances rédigées par des médecins américains : cinq ans d'interdiction d'exercer. Et hier, dans un immeuble très cossu du parc Monceau, la chambre disciplinaire du conseil national de l'ordre des pharmaciens réexaminait l'affaire en appel.

«Mais qu'ai-je fait pour mériter cette infamie, cinq ans d'interdiction ? Est-ce que j'ai vendu de la drogue ou des anabolisants ? Non, j'ai seulement aidé des femmes qui voulaient avoir des enfants à en avoir. Des Françaises, des Américaines ou des Canadiennes.» Avec son mari, Clara Feldman affronte le regard et les questions de ses pairs depuis deux bonnes heures déjà. Cet auditoire sait parfaitement que les prix des médicaments varient d'un pays à l'autre. Qu'en France par exemple, pays où les pouvoirs publics négocient les tarifs et les taux de remboursement avec les laboratoires, ils sont en général moins chers qu'aux Etats-Unis. Que pour certaines spécialités, les différences pe