Elle est française, âgée de 8 ans, et issue de deux parents français d'origine comorienne. Pourquoi, alors, a-t-elle été placée durant quatre jours dans la zone d'attente de Roissy, avec les étrangers clandestins ?
Sylvie, comme l'appellent entre eux les services de protection de l'enfance saisis de son cas, revient des Comores, la semaine dernière, le mardi 3 octobre. Une amie de la famille, parente du côté paternel, a fait le voyage avec elle, depuis les Comores jusqu'à Paris, via Khartoum. Les parents de Sylvie l'avaient envoyée là-bas, en juin dernier, «pour la faire soigner», explique son père. Sylvie souffre en effet de troubles psychiques et ses parents misaient sur les remèdes d'un marabout comorien. Le jour de son arrivée à Roissy, son père, venu de Marseille où sont restés la mère et leurs deux autres enfants, l'attend à l'aéroport. Il attendra en vain. Au bout de quelques heures, il s'inquiète sérieusement. Il va voir les policiers, montre ses papiers d'identité, demande des nouvelles de Sylvie. Il comprend qu'elle a été «arrêtée». Sa fille est en fait retenue en zone d'attente, avec sa parente. Celle-ci raconte que toutes deux sont restées ensemble pendant les premières heures de garde à vue, jusqu'au début de soirée. «On lui posait tellement de questions : son âge, le nom de son école, où elle habitait.»
Séparation. Apparemment, les policiers de la PAF bloquent sur son âge. Son passeport indique qu'elle a 8 ans, elle dit en avoir 5 et paraît plus jeune. Le soir ve