Ce jeudi soir du début du mois d'août, Sallah Berkani, 35 ans, toxicomane connu de la justice, a bu plus encore que de coutume, absorbé de l'ecstasy et fumé du cannabis. Et comme chaque fois qu'il est sous l'emprise de stupéfiants, les coups pleuvent sur son épouse. Mais les scènes se déroulent souvent sous les yeux des quatre enfants, deux petits de moins de 4 ans et deux jeunes adolescents. Ce 3 août sera la fois de trop, la dernière.
Le 8 août dernier, un pêcheur aperçoit, flottant sur la rivière de l'Aude, sur la commune de Lespignan dans l'Hérault, une cantine métallique. Il l'amarre à la berge et, devant l'odeur pestilentielle qui s'en dégage, alerte la gendarmerie. La malle contient le cadavre d'un homme jeune, recroquevillé. Ses empreintes digitales parlent le 22 août. Le corps est celui de Sallah Berkani, installé depuis cinq ans avec sa famille dans un pavillon de Salles-d'Aude, près de Lespignan, où il vit de petits boulots et d'aides diverses.
Mais les gendarmes de Montpellier et de Béziers, chargés de l'enquête, ignorent encore les causes du décès. L'autopsie n'a rien révélé. Le 9 octobre, les expertises complémentaires sont plus bavardes. Sallah Berkani est mort par suffocation. Et c'est probablement là le geste d'un proche.
L'épouse de Sallah Berkani a mis un mois avant de signaler la disparition de son mari, mais mettra seulement quelques heures à avouer le drame. Comme un grand soulagement. Elle dit avoir mis fin seule aux jours son mari parce que ce soir-là el