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Libération

L'andouille fait son deuil du boeuf

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Tous les intestins de bovins sont désormais interdits à la consommation.
publié le 12 octobre 2000 à 5h18

Les boyaux de bovins français seront désormais interdits à l'alimentation humaine et animale. Ils tombent, dans leur intégralité ­ 40 mètres environ­­ et quel que soit l'âge de la bête, dans la classe des MRS, «matériaux à risque spécifiés», c'est-à-dire susceptibles de transmettre le prion bovin, une classe où séjournent déjà nombre d'abats issus de ruminants (1). Comme eux, ils seront incinérés. Ainsi en a décidé, hier, le gouvernement français, suivant à la lettre les recommandations publiées le même jour par l'Agence française de sécurité sanitaire (Afssa).

Protection. Cette annonce met un point final à une longue valse hésitation du ministère de l'Agriculture autour des risques ­ et des bénéfices ­ présentés par les intestins bovins. La protection de la santé publique l'a emporté sur celle de la charcuterie artisanale. Mais, fait marquant, par cette décision, les autorités reconnaissent pour la première fois les difficultés à faire appliquer, aujourd'hui encore, les mesures édictées pour empêcher la contamination du cheptel bovin.

Certes, l'infectiosité de l'intestin avait été mise en évidence de façon expérimentale, dès le début des années 90. Dès1996, le gouvernement français a inscrit sur la liste des MRS les intestins de bovins «nés avant le 31 juillet 1991». Le choix de cette date est important, c'est lui qui est aujourd'hui remis en question. On considérait qu'à partir de cette date, l'interdiction de nourrir des bovins avec des farines animales, édictée en aout1990