Menu
Libération

Les infirmiers libéraux crient au vol de patients...

Article réservé aux abonnés
Ils protestent par milliers contre un projet visant à les priver d'une partie des actes pratiqués à domicile.
publié le 12 octobre 2000 à 5h18

Montpellier correspondance

Pour la première fois en vingt-trois ans d'exercice à Sète, Geneviève Gibellino a fait faux bond à ses patients pour bloquer le tramway de Montpellier avec un bulldozer rempli de fauteuils roulants: «Ça fait du bien de laisser éclater son mécontentement.»

Elle ne fut pas la seule. Ce mardi, comme le précédent et comme devraient l'être les suivants, de Paris à Montpellier en passant par Marseille, Nice et Lyon, les infirmiers libéraux ont investi la rue. Ils protestent contre la mise en place du projet de soins infirmiers préparé par la Caisse nationale d'assurance maladie et un syndicat, le FNI (Fédération nationale des infirmiers). Un projet qui s'inscrit dans la préparation de la loi de finances 2001, et plus particulièrement son volet dépenses de santé, lequel passe devant l'Assemblée nationale depuis 1995. Il vise globalement à transférer aux auxiliaires de vie une partie des soins assurés aujourd'hui par les infirmières au domicile des personnes handicapées, âgées et dépendantes.

Les 53 000 infirmiers libéraux qui participent pour 15 milliards de francs aux dépenses de santé ­ sur un total de 670 milliards de francs ­ voient dans ce glissement sémantique une modification radicale de leur métier. «Et l'on voudrait en plus le faire sans concertation», s'insurge William Livingstone, vice-président de Convergence infirmière, regroupement de quatre organisations syndicales (1), majoritaire aux dernières élections professionnelles.

Justification. Pour e