Le bras de fer entre la Banque de France et le maire de Paris est terminé. Mardi, la Commission bancaire a «démis d'office» Guy Legris de son poste de directeur général du Crédit municipal de Paris (CMP), un établissement de prêt mieux connu sous le sobriquet de «Ma tante». Au terme d'une enquête menée au sein de l'établissement, la commission a estimé que Guy Legris, un proche du maire de Paris, n'avait pas «l'expérience adéquate à cette fonction», cette incompétence constituant «une infraction» à l'article 45 de la loi bancaire. Cette décision, qui est exceptionnelle, met un terme à un conflit qui dure depuis plus d'un an. Dès juin 1999, le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (Cecei), un autre organisme dépendant de la Banque de France, avait refusé d'avaliser la nomination à la tête du CMP de Legris, par ailleurs mis en examen dans l'affaire des faux électeurs du IIIe arrondissement de Paris.
Dans la foulée, dix des onze membres du comité d'orientation et de surveillance (COS) de «Ma tante» demandaient à Jean Tiberi, qui préside l'établissement bancaire, de suspendre le directeur de ses fonctions. Refus du maire, qui suggérait alors à Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France, de renforcer l'équipe dirigeante du CMP afin de limiter l'influence de son protégé.
Parallèlement à ces négociations, la crise au sein du CMP n'a fait que s'amplifier, trois des cinq commissaires-priseurs démissionnant en juin 1999. Outre la procédur