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Libération

«Pas d'enfant dans les zones d'attente».

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Le cas de Sylvie, 8 ans, retenue quatre jours, met en évidence les dysfonctionnements du système.
publié le 12 octobre 2000 à 5h18

Comme on pouvait s'y attendre, la découverte qu'une enfant de 8 ans, française, avait pu être retenue seule quatre jours en zone d'attente, a provoqué des remous. Claire Brisset, qui inaugure depuis quelques mois la nouvelle fonction de défenseure des enfants, s'est saisie hier de ce cas qui lui avait été signalé par la Ligue des droits de l'homme. Et a affirmé, lors d'une conférence de presse exceptionnelle, que les enfants n'avaient rien à faire dans les zones d'attente des aéroports, et qu'il fallait réformer le dispositif en vigueur sur les mineurs étrangers isolés: «L'histoire de Sylvie le montre bien : la refonte de ce dispositif est urgent. En aucun cas un enfant ne peut être traité comme un adulte.»

Pour elle, les mineurs clandestins doivent être considérés par définition «en danger» et ne doivent jamais être retenus en zone d'attente. La défenseure propose qu'ils soient placés dans un centre de rétention spécifique, pour un délai n'excédant pas 48 heures. Le juge des enfants et le juge des tutelles devraient immédiatement être saisis par le procureur, lui même prévenu par les policiers de la PAF, police aux frontières. Si le mineur ne veut ou ne peut rentrer dans son pays, il pourrait être placé à l'ASE, l'Aide sociale à l'enfance. Claire Brisset a d'ailleurs rappelé que la France avait pris des engagements internationaux en la matière, en signant la Convention internationale des droits de l'enfant il y a dix ans.

Cette petite leçon de morale a fait réagir le ministèr