Etsaut envoyé spécial
Avec une paire d'ânes et de bons mollets, Jacquotte a créé un nouveau métier. Il se conjugue en trois activités. Facteur des montagnes, livreur de fromages, ravitailleuse de bergers. Cette Béarnaise de 34 ans à la frimousse heureuse arpente les sentiers de juillet à septembre vers les estives accessibles uniquement à pied, ces prairies des vallées d'Aspe et d'Ossau où, l'été, paissent les brebis. Jacquotte monte le ravitaillement aux bergers. Et
elle descend leurs fromages à l'exploitation. Elle leur évite de faire ces allées et venues eux-mêmes.
Ce pourrait être une fable à faire rêver les citadins tant ça ressemble à un rêve de gamin. Petite, Jacquotte voyait ses deux cousines monter sur les ânes des victuailles à leur oncle berger. Aujourd'hui, en jouant les intermédiaires, elle a trouvé un moyen d'assouvir sa passion pour la nature et l'effort physique. Elle traverse de splendides paysages. «Y a un truc là-haut qui ne se dit pas avec les mots», explique-t-elle en avouant sa crainte de ne pas bien savoir évoquer les richesses que lui procure son ouvrage.
Incompréhension. Ce lundi d'octobre, c'est pour Jacquotte la dernière montée de l'année. Trois heures à marcher sous la pluie et, par endroits, patauger dans la boue pour se rendre d'Etsaut (Pyrénées-Atlantiques) à Cap de Guerren, 1841 m d'altitude. 800 mètres de dénivelé. «Certains montagnards disent que c'est dur. Ils ne comprennent pas pourquoi je fais ça», avoue-t-elle. Les journées commencent souven