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Libération

TBT: une peinture toxique qui perdure.

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Malgré sa dangerosité, elle ne sera pas interdite avant le 1er janvier 2003.
publié le 16 octobre 2000 à 5h23

Le tributyl-étain, cette peinture de revêtement des coques de bateau dont la toxicité est pourtant clairement démontrée, va continuer d'empoisonner les organismes marins (algues, mollusques et poissons) pendant quelques années. Les ministres des Transports réunis, du 2 au 6 octobre à Londres pour la réunion annuelle de l'Organisation maritime internationale (OMI), n'ont pas décrété son interdiction immédiate. Une conférence «décisionnelle» devrait être organisée à ce sujet par l'OMI en octobre 2001. L'Union européenne y proposera que l'utilisation du tributyl-étain (TBT) soit interdite à partir du 1er janvier 2003 et que les navires qui en seraient encore enduits le 1er janvier 2008 soient retirés de la circulation.

Qualité. Bref, les militants de Greenpeace ­ qui croisent depuis le mois d'août dans les eaux méditerranéennes pour que cesse «immédiatement» l'utilisation du TBT ­ n'ont pas gagné leur combat. Pour les fabricants de peintures toutefois, l'affaire est entendue, et le tributyl condamné. Lors de son arrivée sur le marché dans les décennies 60 et 70, ce produit a pourtant représenté un progrès. «Avant, on utilisait des dérivés d'arsenic et de mercure. Il est venu remplacer des choses qui étaient beaucoup plus dangereuses», rappelle Michel Joly, directeur des affaires techniques et réglementaires de la Fédération des industries des peintures, encres, colles et adhésifs (Fipeca). Mais sa principale qualité aux yeux des armateurs est d'offrir une plus grande durabilité