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Libération

Charge sévère contre la juge Moracchini.

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La chambre d'accusation scandalisée après les interviews de la magistrate.
publié le 17 octobre 2000 à 5h27

C'est par un préambule inhabituellement musclé que le président de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris a entamé hier une audience consacrée à la juge Marie-Paule Moracchini et à sa manière d'instruire le dossier de l'Eglise de scientologie. Me Olivier Morice, avocat d'anciens adeptes de la secte qui demandent le dessaisissement de la juge, raconte que le président Gilbert Azibert a lancé: «Nous sommes scandalisés et il faut que cela se sache.» Le président faisait référence aux interviews accordées récemment par Marie-Paule Moracchini, et aussi à la mise en cause publique de l'impartialité d'un des membres de la chambre d'accusation, le conseiller Jacques Buisson.

«Club des six». Reprenant des critiques susurrées au Palais, le Figaro écrivait hier matin que ce magistrat «a ses entrées à la chancellerie et a longtemps fait partie du "club des six" invité régulièrement aux petits déjeuners d'Elisabeth Guigou».

Face à une telle mise en cause, Jacques Buisson décidait de se déporter. Un autre conseiller l'a remplacé lors de l'audience qui s'est tenue hier après-midi. La chambre d'accusation a mis l'affaire en délibéré à demain, mais sa décision semble inévitable: sauf coup de théâtre, Marie-Paule Moracchini se verra retirer le dossier de la scientologie dont elle est en charge depuis 1989. Probablement, comme le recommande le parquet général, au profit d'un conseiller de la cour d'appel et non pas d'un nouveau juge d'instruction.

Même dessaisie du dossier, Marie-Pau