L'année dernière, lors de la Journée internationale de la misère, un appel aux citoyens avait été lancé, pour que chacun puisse «construire une société plus juste, qui respecte la dignité de chacun», selon les mots de Paul Bouchet, président d'ATD Quart-Monde.
Aujourd'hui, pour la quatorzième célébration, ces citoyens ordinaires raconteront. Une aide-soignante s'est mobilisée pour qu'une famille ne soit pas expulsée de son logement, un jeune informaticien consacre une demi-journée par semaine à des cours d'informatique pour des personnes en grande précarité, une mère de famille a entraîné les siens à partager leurs vacances avec une famille très pauvre, la conservatrice d'un musée organise des visites pour les publics démunis... ATD Quart-Monde n'appelle pas à l'héroïsme. Lutter contre l'exclusion, c'est par exemple «veiller à ce que les parents des enfants les plus pauvres soient bien représentés dans les réunions des parents d'élèves» ou «ne pas envisager comme seule solution de retirer ses propres enfants des écoles fréquentées par des élèves en difficulté». «Quand on met en cause les pouvoirs publics, on est d'autant plus crédible qu'on ne se débarrasse pas des problèmes qu'on a à côté de chez soi», explique Paul Bouchet. Les familles du quart monde raconteront, elles aussi, leur réalité, lors de rencontres organisées partout en France: «Contrairement à ce que beaucoup pensent, même quand on vit avec rien, ou si peu, on a des idées sur ce que nous vivons, sur ce qui nous