«On va tout reprendre depuis le début.» Cette vieille réplique policière a dû tourner dans la tête du producteur Arnaud Hamelin et des avocats fiscalistes Alain Belot et Allain Guilloux, tous trois placés en garde à vue, hier, dès 7 heures du matin, dans l'affaire de la cassette des confessions de Jean-Claude Méry. Arnaud Hamelin est l'homme qui a proposé la cassette au journal le Monde. Et les deux avocats sont ceux qui l'ont récupérée auprès de Méry et conservée durant trois ans. Non sans en donner un exemplaire à Dominique Strauss-Kahn, en avril 1999. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris, le 26 septembre. Contre l'ex-ministre de l'Economie et tous autres pour «soustraction de preuves», mais également contre X pour «trafic d'influence», dans l'hypothèse où la remise de la cassette ait pu donner lieu à un marchandage fiscal en faveur de Karl Lagerfeld, autre client d'Alain Belot.
Jusqu'ici, les trois acteurs ont eu du mal à s'entendre sur l'histoire embrouillée du tournage des aveux de Méry. Y compris sur la date de l'enregistrement. Belot était l'avocat de Méry. Guilloux, celui d'Hamelin. Aussi, quand les deux avocats évoquent le projet d'enregistrement, ils pensent à Hamelin pour le réaliser. On ignore encore qui a incité Méry à parler devant la caméra. Pourquoi ses avocats fiscalistes s'en sont-ils chargés? Selon les proches de l'ancien collecteur de fonds du RPR, Méry aurait fait la cassette pour se protéger. Il serait donc étranger à son util