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Libération

Grégory, c'est fini: l'ADN du timbre n'a pas «parlé»

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Les traces sur une lettre du corbeau ne sont pas interprétables.
publié le 18 octobre 2000 à 5h31

Strasbourg

de notre correspondante

Il est désormais peu probable que la vérité soit faite un jour sur la mort de Grégory Villemin, 4 ans et demi, retrouvé le 16 octobre 1984 noyé dans la Vologne (Vosges), pieds et poings liés, un bonnet enfoncé sur les yeux. Seize ans presque jour pour jour après l'assassinat de l'enfant, l'avocat des parents Villemin, Thierry Moser, a annoncé hier que, selon les experts, les traces d'ADN relevées sur l'une des lettres du «corbeau» étaient «ininterprétables».

Manipulation. Or, de tout le volumineux dossier relatif à l'une des affaires criminelles les plus mystérieuses et les plus médiatiques de l'après-guerre, seul un demi-timbre, collé sur une missive anonyme expédiée aux grands-parents de Grégory le 27 avril 1983, un an et demi avant sa mort, pouvait être exploité pour la recherche de traces d'ADN, une technique qui n'existait pas à l'époque des faits. La procureure générale de Dijon, Hélène Magliano, avait néanmoins estimé en juin dernier que cette lettre, même antérieure au meurtre, pourrait permettre de remonter jusqu'à son auteur, ou à tout le moins de lever un coin du voile sur l'identité du «corbeau» ayant harcelé la proche famille de l'enfant pendant de longues années.

Mais les experts du laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Nantes, mandatés par la présidente de la cour d'appel de Dijon, ont estimé que le mélange d'ADN qu'ils avaient «visualisé» à deux reprises dans le demi-timbre ne pouvait être analysé : «Cela est probableme